lundi 28 septembre 2015

Le road-trip français : Vannes et le Morbihan

Après un séjour dans les côtes d'Armor, sur la côte nord de la péninsule bretonne, et une traversée de part en part de la Région, sous la grosse pluie qu'on lui prête assez souvent, j'étais enfin sur le côte sud. J'y retrouvais un ami du web que je rencontrais en vrai pour la première fois, Nicolas (un de plus, le troisième depuis le début de ce périple !) et sa femme Delphine. Ensemble, ils m'auront bien chouchouté, eux aussi, en me faisant visiter la région et déguster "quelques" bières locales. Décidément, j'aurais été bien reçu en Bretagne ! (Et je te vois venir Axel, oui, à Paris aussi, mais hé ! Peut-être parce que toi-même, tu es Breton ?). 

Trois étapes majeures ont jalonné mon séjour dans le Morbihan : Une plage un peu isolée dans une crique sympathique par un temps magnifique, la visite de Vannes, et un passage au soleil couchant vers les alignements de Carnac. Et histoire de tacler les mauvaises langues qui auraient pu ricaner en me lisant à l'article précédent, non, il ne fait pas toujours moche en Bretagne. J'ai même une preuve :

Ciel bleu, mer bleue - voire bleu clair ! Voire TURQUOISE ! Vous ne rêvez pas, vous êtes en Bretagne. Les médisants sont cois.
En short et rangers, j'ai suivi mes deux guides sur un coin de côte du Morbihan, profitant du beau temps pour aller nous baigner sur une plage plutôt pratiquée par les locaux, évitant ainsi l'afflux massif des plages à touristes. Néanmoins, pour bénéficier de ce coin de tranquillité, encore fallait-il mériter son accès. D'abord un chouette chemin sinueux le long de la côte, au sommet d'une falaise escarpée, qui valait déjà le détour par la vue qu'il nous offrait : Des fleurs partout, pleines de couleurs, et la mer d'un beau bleu invitant à la baignade.

Mes guides et hôtes Nicolas et Delphine sur ce sentier fleuri qui sentait bon l'été.
L'un des promontoires de la falaise où une croix de pierre rongée fait face à l'Atlantique.
Ensuite il y a les nombreux escaliers de pierre, parfois assez raides, polis par les années et qui ne sont pas forcément des plus praticables pour ceux qui sont venus en claquettes...

Sinon on peut aussi prendre le bateau et ne pas se prendre la tête, mais c'est un autre budget.
Au bout du sentier, la crique...
... que voici.
Pour descendre au fond de la crique pour profiter de cette plage un peu isolée, il fallait même crapahuter à flanc de rocher rendu glissant par une fine couche de sable et de poussière, bref, il fallait la vouloir, cette baignade. Inutile de dire qu'avec un cagnard pareil, nous nous sommes jetés à l'eau - Non sans crème solaire, hein, j'avais déjà assez pris de couleurs comme ça.

Oui, c'est la Bretagne, pas une photo de Grèce recyclée ni vu ni connu. Et elle était bonne, en plus d'être claire !
Mais la balade elle-même était déjà chouette, la côté étant très agréable et pas trop venteuse (en tout cas ce jour-là). J'ai également pu découvrir le pouvoir invasif du bambou grâce à un riverain qui a planté le sien directement dans le sol de son jardin, et qui du coup a laissé se propager cette plante invasive bien plus que prévu. Donc la tache de végétation verte ondulant au milieu de cette photo n'est pas du roseau ou quelque chose de ce genre là, c'est du bambou. Et c'est dommage car on voyait que ça commençait à étouffer la végétation locale... Cela dit l'endroit reste magnifique, évidemment, mais si vous envisagez le bambou pour votre jardin, souvenez-vous que c'est une plante invasive et que ceci peut arriver :

Le bambou du Morbihan. Et une superbe vue de la côte, aussi.
Une fois rafraîchis, il était temps pour moi d'explorer un peu Vannes. Et je dois avouer que ça vaut le détour. La vieille ville médiévale est très chouette, pleine de petites rues, très agréable pour les piétons (du coup un petit côté Tallinn pas déplaisant), et surtout plein de maisons bretonnes à colombages. Et vous le savez maintenant J'ADORE LES COLOMBAGES !

Bon alors c'est sûr c'est pas comme en Alsace, beaucoup de longues poutres verticales et relativement peu de diagonales, mais j'aime quand même !
Colombages ! COLOMBAGES !
Et justement, l'Alsace n'est jamais loin quand on a des colombages !
Mais Vannes a aussi quelques belles églises, une porte monumentale assez classe, et surtout de très beaux jardins, le long des remparts !

Vous entrez à Vannes, pauvre mortel.
Eglise en vieille pierre + colombage = Florent est content.
Une vue d'une partie des jardins, avec le blason de la ville en fleur (blason vu sur la porte de la vieille ville). On reconnaîtra la blanche hermine (moi je pense de suite Tri Yann... c'est grave?)
Plus de jardins et de remparts, avec un motif de moucheture d'hermine à gauche, symbole breton qu'on retrouve sur le drapeau de la région
Petit moment Histoire, aussi, tant qu'à faire ! On retrouve la moucheture d'hermine aujourd'hui indissociable de la Bretagne.
D'ailleurs la revendication bretonne je l'ai bien sentie, au delà des tags invitant à la mort des Frankaouis et des autocollants "à l'aise Breizh" (même si en voir autant m'a quand même surpris...). Par les drapeaux partout, d'une part, et par le bilinguisme affiché, qui m'a rappelé celui qu'on trouve parfois en Alsace, même s'il semble pâtir de la même artificialité. C'est un breton générique qui ne respecte pas vraiment les variations locales et qu'on voit même sur des panneaux en des lieux de Bretagne où... on ne l'a jamais parlé (comme Nantes, par exemple), tout comme l'alsacien de nos plaques de rues n'est pas réellement authentique mais un alsacien de cuisine, principalement strasbourgeois bas-rhinois, mais je m'égare. Si ça peut sauver ce qui peut l'être de la langue bretonne (dont la plaque ci-dessus vous donne un petit aperçu), tant mieux !

Au-dessus des douves, Nicolas et Delphine que je remercie encore pour leur accueil !
Sur ce je marque une pause, l'article suivant sera entièrement consacré à Carnac et ses à-côtés !

lundi 7 septembre 2015

Le road-trip français : la Bretagne pt.1 : Paimpol

Après une nuit blanche à papoter avec Axel, je repartais à l'aube pour embarquer dans un autre covoiturage direction les Côtes d'Armor, dans la Bretagne natale de l'ami que je laissais à Paris, ironie de l'histoire. Ce fut un trajet plein de bonne humeur avec mes co-passagers, notamment une grand-mère et son petit garçon de fort bonne compagnie. Notre conducteur nous a fait traverser la région Centre vite fait, le Pays de la Loire avant de remonter dans les Côtes d'Armor où il me largua sur un parking de super-marché où je fus récupéré par Morgan et Julien qui allaient m'accueillir pour quelques jours. Après une grosse matinée de route, j'étais donc en Bretagne.

Bâteaux de pêche dans le port de Paimpol.
Alors avant d'aller plus loin, je tiens à dire que ce n'était pas la première fois que je mettais les pieds dans la région, seulement voilà, mes souvenirs dataient un peu. Et honnêtement ça impliquait surtout de la pluie, des gros rochers couverts d'algues, et le lac de la forêt de Brocéliande (où la Dame du Lac n'a pas daigné répondre à mes appels, tsss... Diva). Du coup c'était une redécouverte. La Bretagne d'un œil neuf, et être accueilli par un grand soleil qui tape et décape ma peau de roux, je dois dire que ça m'a fait un petit choc. Mais comme en Bretagne "il ne pleut que sur les cons", j'ai pris ce premier coup de soleil breton comme un compliment (d'ailleurs il mettait une bonne deuxième couche sur le coup de soleil parisien, j'étais pas trop dépaysé). Même si, je le concède, ça se voit pas trop sur les photos que je vous montre ici. On y étais le jour où ça c'était un peu couvert... si c'est vrai, je vous jure ! Quand je suis arrivé il faisait super beau !

Le drapeau islandais flotte sur Paimpol.
Mon séjour chez la famille de Morgan s'est fort bien déroulé mais bon, ça n'a rien à faire ici, je ne dirais donc que "merci beaucoup", au cas où ils passeraient lire ces lignes ! Un accueil royal. En revanche, je peux vous emmener en ballade dans leur ville d'origine, la célèbre Paimpol. Ne riez pas, c'est un port morutier connu, et la tueuse en série Jeanne Weber y est née ! N'y voyez aucun lien. Blague à part, l'histoire de la pêche à la morue est profondément associée à la ville, d'ailleurs si vous avez lu Le pêcheur d'Islande de Pierre Loti (ce n'est pas mon cas, honte ! Honte !), le personnage principal revient à sa ville natale Paimpol. Il fait partie de ces braves pêcheurs qui partaient sur des pêches au long cours jusqu'à Terre Neuve pour ramener les précieuses morues. La ville est d'ailleurs jumelée avec une commune islandaise, un autre port de pêcheur : Grundarfjörður. Ce qui explique les drapeaux islandais partout dans le port de Paimpol. Moi que revenait tout juste de mon stage en Islande, ça m'a fait tout drôle.

En dehors de ce détail qui m'a personnellement tapé dans l’œil, Paimpol est une petite ville charmante. L'architecture est sympa, on sent un passé riche (dans tous les sens du terme). Le vieux centre a quelques belles maisons à colombages, et vous savez que j'aime les colombages. Beaucoup. Néanmoins on constatera qu'ils sont d'un autre style que les colombages alsaciens dont je vous ai rabâché durant la petite visite de la Petite France à Strasbourg.

Le port de Paimpol, côté terre, cette fois.
Faisons ensemble un petit tour dans les rues du vieux Paimpol, avec ses rue étroites et pavées, ses maisons en pierres apparentes, et son charme qui, comme on peut le voir, attire les touristes.




Celle-là est sympa. Les colombages à poutres longues font un trop tableau excel à mon goût, ça manque un peu de diagonales et de traverses, mais c'est parce que j'ai trop l'habitude des colombages de chez moi. Y a quand même un petit encorbellement qui fait plaisir, et le coin de rue en colombages ça reste classe quoi qu'il en soit !
Très jolie coutellerie dans une maison aux colombages sculptés, magnifique ! Même les moignons de l'encorbellement sont décorés, et j'adore la figure taillée en haut à droite. Très belle maison.
Bon après juste à côté y a ça... Comme je le disais, le centre-ville pittoresque attire les touristes et on tombe donc sur ce genre de choses : Jack Sparrow vous refourguant des sacs à drapeau breton. Sachant que la ville n'a pas de passé pirate... Voilà, voilà. Néanmoins, on y trouve des traces de fierté bretonne, j'en veux pour preuve ces tags subtils :
Bretagne, Nation Libre, A l'Aise Breizh, biatch ! Ah, et on ne le voit pas bien à cause de l'angle mais tout à gauche on peut même lire...
... que la rue est dédiée aux Islandais de Grundarfjörður, auxquels les Paimpolais sont jumelés.
Bon, je me moque, mais promis, le prochain Elsass Frei que je vois je le mets sur le blog, pour égaliser le score. De façon rigolote, le mot "frankaouis" n'est pas breton, contrairement à ce que j'ai cru en voyant le graffiti. En fait c'est un surnom donné aux Français de la métropole par... les pieds-noirs d'Algérie (cf. ici). Étrange mélange des genres, mais après tout, rien n'empêche la nation libre de Bretagne d'être multiculturelle !
L'entrée du port de Paimpol, avec sa vieille digue badass.

Après un court séjour sur la côte nord de la Bretagne, il était temps pour moi de descendre retrouver un autre camarade sur la côté sud. On m'a donc amené sur "la route de Vannes" où il ne devait y avoir aucun problème à me faire prendre en stop. Pas de covoit pour une si courte distance, et puis je revenais de mon road-trip islandais, je le sentais bien.

ERREUR.

En fait non seulement on ne m'a pas pris rapidement, mais en plus c'est le moment que la météo a choisi pour faire tomber le déluge sur la Bretagne. Tout d'un coup j'étais devenu un gros con, apparemment, parce qu'il a bien, bien plus sur moi. Avec Thor qui me faisait des grands coucous dans le ciel, zébrant d'éclairs la couche nuageuse couleur de plomb juste au-dessus de ma tête ruisselante. Vous voyez le tableau. Heureusement que j'avais des réflecteurs sur mon sac en mode Finlande parce que je me suis retrouvé plus ou moins à longer une voie rapide dans un temps de merde à visibilité limitée. Finalement, une fois la sauce passée et mes vêtements bien trempés, le ciel s'est dégagé et un mec a bien voulu le prendre, un musicien à la bagnole remplie à craquer d'instruments et d'amplis, qui se rendait à un festival où il jouait avec son groupe. D'ailleurs j'en profite pour le remercier et dire que son groupe c'est Bob & Flanaghan. Merci, mec ! 

Il m'a déposé à un rond point, puis après un peu de marche un autre mec m'a pris en stop jusqu'à Vannes. 

Et là, Nicolas m'a récupéré et mon séjour sur la côte sud commençait.

jeudi 3 septembre 2015

Le road-trip français : la Tour Eiffel

Finalement, Axel et moi sommes enfin arrivés aux quatre pieds d'un des monuments les plus emblématiques de Paris, sinon le plus utilisé pour les plans d'établissement dans les films qui veulent vous faire comprendre que ouais, on est à Paris : La Tour Eiffel.
On dirait pas vu d'en bas mais c'est quand même grand... ah si, on voit en fait. 300 mètres environ, 10 100 tonnes dont 7 300 tonnes de charpente métallique. Détentrice du record de hauteur pour un monument durant 41 ans. FAT & BADASS.
J'ai personnellement un rapport assez paradoxal avec ce monument. Je suis en admiration complète devant son génie, sa structure, l'exploit technique qu'il représente, et son rôle à travers l'Histoire. Mais je méprise profondément le symbole, qui fait que c'est la première chose qui vienne à l'esprit d'un étranger à qui ont dit "France". Cette espèce d'association France = Paris, Paris = Tour Eiffel, ergo France = Tour Eiffel. Surtout depuis que je vis à l'étranger et que je remarque d'autant plus les produits essayer de se vendre avec le côté frenchy et qui mettent des mots en français Google avec une photo libre de droit de la tour en question. Cette espèce de über-icônisation à outrance me pousse généralement à balayer la Tour Eiffel d'un revers de la main quand j'en parle et à lui préférer d'autres monuments plus classieux... sauf que quand je me retrouve devant elle à nouveau, ben comme tout le monde je bave et je la trouve incroyable. Je ne vous ferais pas de topo historique poussé cette fois, on va me reprocher d'être professoral et pédant, donc si ça vous intéresse, cliquez ici.

Quand tu lèves la tête mine de rien et que ...
La première fois que j'ai vu et visité la Tour Eiffel c'était en 1997, j'avais 10 ans. La météo était assez pourrie mais j'avais jamais eu ce genre d'expérience auparavant, et monter au sommet d'une telle structure avait été un point d'orgue de ma visite de la capitale avec mon parrain. Dix-sept ans plus tard et quelques visites après, l'impression écrasante que me donne la tour reste intacte. J'avais du coup très envie de prendre l'escalier pour y monter admirer le paysage. Ça me semblait être une bonne idée, Axel était d'accord, on s'est donc rangés dans la file d'attente, et c'est là que tout à commencé.

D'abord, il y a eu les touristes allemands.

Un truc amusant avec les gens qui sont dans un pays étranger c'est qu'ils partent rapidement du principe que personne ne les comprend et du coup se permettre de dire n'importe quoi. Comme les deux snobinards français de l'autre jour qui jouaient les élitistes ("Nan mais sérieux comme producteur il était pas aussi bon sur l'album de 77") du haut de leur dix-sept balais à Levykauppa äx à Helsinki, critiquant les rayons pour leur manque de goût et se marrant en disant "mais il est con ce mec, il cherche dans les CD, pourquoi il fait ça ? Haha !" Le con qui ne fouillait pas dans les vinyles c'était moi, et je comprenais parfaitement le français. Bah les Allemands de la Tour Eiffel c'était le même principe, mais en plus sournois. 

D'abord leur groupe était disparate et finalement ils se séparaient se regroupaient un peu sans vergogne, jusqu'au moment où la queue se resserrait pour devenir une véritable file d'attente encadrée. Et là, bah, Axel et moi on était entre deux groupes, du coups, et ceux de devants comme ceux de derrière parlaient en allemand et je pouvais parfaitement comprendre qu'ils étaient ensemble et qu'ils en attendaient d'autres. Ils commencent à essayer de gruger, certains avec succès, jusqu'à ce que j'en aie marre et que je leur dise de se calmer et de rester dans la file comme tout le monde. En Allemand, cela va de soi, ce qui jette un petit froid du côté de mes compatriotes qui me croyaient dans le vent (bah oui, je parlais français avec Axel, je ne peux donc pas les comprendre, évidemment !). J'en profite pour alpaguer l'autre partie du groupe qui s’est aussi comporté de façon fort peu courtoise, et malgré le gros malaise général, deux nanas tentent le tout pour le tout. 

Le super combo Mensonge + Charme.

"On est pas dans leur groupe on a rien à voir" d'abord, ce qui m'a fait doucement rigolé. Je leur ai donc expliqué que j'étais pas sourd et que j'avais bien capté le manège, puis pour essayer d'atténuer le truc : ".... ladies first". Haha, ladies first ! Mais moi je suis pour l'égalité des sexes, madame ! Bon, malheureusement, ce ne fut bientôt plus que le cadet de mes soucis puisqu'après avoir payé nos tickets jusqu'au deuxième étage (oui parce que si vous voulez allez jusqu'au sommet ça coûte plus cher...), arriva le contrôle de sécurité.

Et là j'avoue, j'ai merdé. J'ai été honnête.

Sous la jupe de la dame de fer.
Comme un con, je vois qu'il faut laisser tout un tas d'objets etc. et qu'ils "contrôlent" vaguement à l'entrée. Et c'est là que je me suis souvenu qu'à ma ceinture, comme n'importe quand et n'importe où où je me promène, il y a mon couteau suisse, un cadeau de mon père. J'ai alors deux options devant moi :

- Suivre le conseil d'Axel et gruger en espérant qu'ils captent rien (ce qui honnêtement aurait été des plus facile vu la, euh... "sévérité" du contrôle)
- Être honnête et dire "j'ai un couteau, je peux le laisser en consigne ?

Bah il se trouve que j'ai été éduqué comme il fallait et j'ai donc été honnête. ERREUR FATALE ! Les mecs me disent qu'il n'y a pas de consigne (même pas payante) et me jurent qu'ils ne peuvent pas le garder de côté, comme ça, en mode sympa. Il y a une boîte où je peux le mettre mais c'est du genre à sens unique, le couteau, je le perds. Ah oui, il y avait une affiche complètement déchiré au début de la file d'attente qui dit qu'ils vont interdire des objets donc c'est pas une surprise (par contre que y a pas de consigne, c'est indiqué, euh.... ben...). Mais pas de panique, il y a une solution facile, que notre contrôleur donne à tout le monde (car le problème est récurrent) : Je peux aller cacher mon objet dans les buissons juste à côté.

Oui, oui, je peux aller "cacher" mon objet dans les buissons très discrètement au pied de la TOUR EIFFEL, où PERSONNE n'est en permanence PARTOUT. Et surtout, je peux le cacher dans les buissons où le mec a dit à tous les autres de le faire. Si vous voulez faire la brocante et récupérer des trucs d'occasion état neuf, c'est le deuxième buisson à gauche les amis !

Parmi les objets que vous n'avez pas le droit d'emporter quand vous visitez la Tour Eiffel, il y a surtout des trucs peu courants quand on se promène à Paris et dont vous vous débarrasserez sans problème, je vous rassure : poussettes, parapluies... D'ailleurs vous pouvez lire ces instructions en ligne, donc vous êtes prévenus, quant à ceux qui viennent en promeneurs et qui passent par là, ben, allez vous faire un sac, on est juste la Tour Eiffel, on peut pas se payer une consigne.

Moi, refusant de jeter un cadeau à la poubelle, je décide de revendre mon billet et que la Tour aille se faire un sac. Sauf que voilà, personne ne nous fait confiance dans la file d'attente, pensant probablement qu'on veut leur vendre une arnaque. Là je commence à me dire qu'en plus de la déception va s'ajouter le pognon jeté par la fenêtre. Les boules, quoi. Quand soudain, alors que nous nous préparons à repartir dépité, c’est l'illumination. De l'autre côté du MÊME pilier nous découvrons qu'il y a un petit poste de police. Tentant le tout pour le tout j'y vais et je demande si je peux laisser mon couteau sur place en expliquant ma situation (sachant que légalement je suis pas censé me balader avec un couteau, même s'il est suisse). Sympathique et compréhensive, la policière me fait signer un papier, me dit à quelle heure faudrait que j'aie récupéré l'objet et en deux temps trois mouvement et quelques sourires c'était plié.

Et c'est ainsi que nous avons pu, après une perte de temps conséquente dû à une organisation de merde, commencer notre ascension de la Tour Eiffel. Police Nationale, fuck yeah !

Je ne vais pas narrer chaque marche et chaque pause photo à travers les poutrelles et les grillages lors de cette grimpette des plus sympathique, mais vais plutôt laisser parler les images à partir de maintenant :

Enchevêtrement de poutres, alignements de rivets, la Tour Eiffel révèle sa véritable majesté de l'intérieur bien plus encore que de l'extérieur. Le monument est pharaonique, l'assemblage d'acier robuste force le respect. Dire que pendant la première guerre mondiale, face à la pénurie d'acier, on a songé à la démonter pour la refondre en obus...
De superbes perspectives en géométrie de métal.
Vue en contre-plongée du premier étage vers le second.
On peut voir l'ascenseur pour les moins téméraires monter dans l'une de ces jambes colossales.

Nous voilà arrivés au premier étage, celui qui forme un carré autour du vide sous lesquels nous nous tenions quelques instants auparavant. L'étage était alors en rénovation, mais certains nouveaux aménagements permettaient déjà d'admirer le paysage tout en nous amusant à jouer avec nos nerfs et notre bravoure :
Paris vue du premier étage. Au loin on distingue la basilique du Sacré-Cœur, à Montmartre. Mais si, regardez mieux...
Là ! On la voit mieux, la basilique au fond à gauche. On peut également admirer la verrière du Grand Palais dont je parlais précédemment sur laquelle flotte le drapeau tricolore.
On appréciera le sol en verre sur le bord intérieur du carré formé par l'étage, de quoi faire une belle frayeur aux gens souffrant de vertige !

Avec un peu de chance, comme nous vous aurez un gamin qui sautera à pieds joints sur la vitre pour voir si c'est solide. Aussi, admirez mon coup de soleil. Et ce n'était que le début du road-trip. Paye ta peau de roux.
J'en met une autre qui vous permettra de mieux voir les gens en dessous. Comme ça vous aurez une bonne idée de la hauteur à laquelle on se trouve (57m au-dessus du sol) ET de la longueur des files d'attentes en contrebas.
Toi aussi conquiers ta peur du vide et triomphe du vertige !
Après un petit tour d'observation nous sommes montés au deuxième étage, et la vue s'est encore améliorée. J'étais déjà monté dans la Tour Eiffel avant, mais jamais par temps si clair, j'en ai donc profité ! Nous sommes alors à 115 mètres de hauteur.

Le Trocadéro, le Musée de la Marine, et au fond, dans son prolongement, le quartier des affaires ou quartier de la Défense. La photo de moi enfant posant devant la tour Eiffel vue dans l'article précédent fut prise sur le parvis du Trocadéro, justement.
Le Champ de Mars, où ne se rassemblent plus les armées mais les touristes.
Où je contemple les 166 mètres qui me séparent du prochain étage. Pour des raisons financières (le sommet coûtant un extra) nous ne sommes pas montés plus haut.
L'Arc de Triomphe perce tout de même l'immense tapis Haussmannien qui recouvre la capitale.
Une vue charmante des ponts de la Seine. Pour une bonne vue de Paris, il n'y a guère mieux.
Le Champ de Mars semble déborder dans les rues parisiennes. Malgré tout, l'horizon semble bien gris. Heureusement il est parsemé de pépites architecturales, comme l'Hôtel des Invalides, que j'avais également mentionné dans l'article précédent et dont on reconnaît la coupole dorée.
Après nous avoir fait plaisir avec la vue, Axel et moi sommes redescendus pour nous mettre sur le chemin du retour, non sans un dernier photoshoot de cette immense œuvre d'art.

Un dernier regard pour ce monument incontournable avant de nous remettre en route.
Mais avant de clore cet article sur la Tour Eiffel, j'aimerai revenir sur un incident étrange. Alors que nous marchions sur les trottoirs impeccables de la capitale (hahaha. Lol), nous sommes tombés sur ceci :


Selon toute vraisemblance, ce pigeon a été décapité, en partie écorché, puis quelque chose (ou vue la forme, quelqu'un) a mordu dans ce bout de viande crue. Que dois-je en conclure ? Merci de me faire part de vos théories.